En 2016, Julien Chevalier a eu deux bébés: un petit garçon, et une idée. Le deuxième découlant du premier. «Comme tous les jeunes papas, je voulais m’acheter un appareil photo réflexe pour immortaliser les bons moments, raconte-t-il. Je n’y connaissais strictement rien. Et après avoir regardé sur internet, sans être plus avancé, je me suis retrouvé en magasin. Là, le vendeur m’a convaincu d’une marque, sans pour autant connaître son degré d’objectivité… Je me suis demandé si par un autre moyen, je n’aurais pas pu avoir une opinion plus objective. C’est là que j’ai pensé à des avis clients vidéo. Avoir un avis authentique de quelqu’un qui a le même profil que moi et qui me parle de son expérience.» Du consommateur au consommateur. Le premier se filme, le deuxième s’informe.
Quelques mois plus tard, avec son associé Matthieu Charron, il montait Teester. «Il n’existe encore aucune solution pour apporter des vidéos sur les fiches produits. Bien souvent, ce sont des publicités TV directement retranscrites sur le web. Mais ce n’est pas pertinent. C’est une mise en scène du produit, mais elle manque d’information», argue-t-il.
Transparence de l'avis
Après un parcours dans l’e-commerce et le web, notamment chez 3W Régie et Cdiscount, le jeune papa a senti le coup. «Teester est une solution qui repose sur trois briques: le processus de réalisation des avis clients vidéo (gérer la communauté, conseiller dans la production des vidéos), leur administration (gestion du droit à l’image etc.) et l’optimisation de leur diffusion (sous titrage, traduction, intro, outro, viralité…)», résume l’entrepreneur. L’entreprise travaille en direct avec les annonceurs, ou peut monter une plateforme en marque blanche pour le site e-commerce. Mais elle touche aux produits et au service, comme les assurances. Le format vidéo assure intrinsèquement la transparence de l’avis. On ne sait jamais qui parle derrière un clavier, mais impossible de douter de quelqu’un qui affiche sa bobine. «Après un AB test sur Cdiscount, le taux de transformation est 57% plus élevé quand le produit a une vidéo», s’enthousiasme Julien Chevalier. Et si la vidéo est négative et que la marque refuse de la publier? «Dans tous les cas, elle en retire quelque chose car cela lui fournit un pool consommateur pour se remettre en cause», explique l’entrepreneur. Teester a levé 700 000 euros en juin dernier et compte déjà 30 000 utilisateurs actifs.
