« La fusion a été un prétexte à la transformation. » C’est Marion Darrieutort qui le dit. La présidente de l’agence Elan Edelman, leader mondial du marché des RP, fondatrice d'Elan ayant rejoint l'aventure après la fusion du français et de l’américain Edelman il y a trois ans, cherche à « accélérer la croissance des revenus du groupe avec un objectif fixé à 5 % d’augmentation ». Pour cela, la stratégie est claire : « Nous avons décidé, il y a deux ans, de passer du modèle de RP au modèle d’agence de communication globale. »
Senioriser l'offre.
Afin d’acter ce repositionnement, l’entreprise a vu arriver de nouveaux collaborateurs ces derniers mois. Fin août, Elan Edelman annonçait le recrutement de quatre directrices, avec pour but de renforcer ses expertises de conseil stratégique et de communication internationale. De plus, l’idée était de « senioriser l’offre », c’est pourquoi, début septembre, Thomas Mondo a été recruté en tant que luxury senior advisor. Cet ancien de Publicis fait partie intégrante du plan de transformation : « Nous œuvrons au décloisonnement de l’offre vers les autres métiers comme ceux du marketing mais aussi du conseil », déclare Marion Darrieutort, qui juge les agences de pub « un peu moribondes », celles-ci devant « se réinventer pour survivre ».
Big bang.
Par ailleurs, dans les secteurs marque et marketing, le franco-américain a engagé quinze personnes ces quatre derniers mois parmi des créatifs, planneurs et digitalistes. Car la guerre fait rage. « Le marché subit un big bang avec Accenture ou encore Deloitte, qui rachètent des agences créatives. Certains analystes anticipent même des regroupements entre différents acteurs de la com pour être plus fort ensemble. » Pour s’inclure dans ce nouveau paysage, le métier doit se défaire des a priori. « Nous, les communicants, aimons être assimilables à un seul domaine, mais les clients n’en ont plus rien à faire, ils sont à la recherche d’une idée et d’une bonne stratégie », reconnaît la dirigeante qui avoue ne pas souhaiter « mourir dans sa case ».
Précédemment axé sur le marché de l’influence, le groupe effectue donc une mutation qui lui permettra d’élargir son spectre d’activité, avec le marketing et le consulting, mais aussi de mettre le cap sur un retour à la profitabilité. « Notre croissance a été assez faible dans la mesure où lorsque l’on transforme, on est bien loin de ces problématiques, mais avec ce repositionnement nous cherchons à amplifier notre modèle et à en tirer des bénéfices économiques », explique Marion Darrieutort, permettant ainsi à l’agence de recruter des nouveaux clients, à l’instar de Nissan, mais aussi de rassurer les historiques comme Club Med, Moët Hennessy ou encore Danone, qui vient d’annoncer son partenariat avec Elan Edelman pour sa communication globale.
Chiffres clés :
5 000 employés
17 millions de marge brute en 2016
Résultat d’exploitation multiplié par 6 en 2016
500 créatifs et planneurs recrutés en 4 ans
