A l'image de son concurrent WPP, le groupe Havas a subi de plein fouet le ralentissement global du marché publicitaire, publiant des résultats pour le 1er semestre 2017 en deçà de ses prévisions. Le revenu du groupe au semestre atteint ainsi
1 108 millions d'euros, en hausse de 1,9 % (589 millions d'euros au second trimestre 2017) alors que la croissance organique ressort à -0,9 % sur le second trimestre 2017 et -0,4 % pour le premier semestre 2017, inférieure aux prévisions initiales de +2 % à +3 %. La marge opérationnelle courante chute à 10 % au 1er semestre 2017, contre 13,5 % pour la même période 2016. En France, les résultats sont encourageants, avec une croissance organique à +8,9 % au trimestre et +5,4 % au semestre et un revenu de 226 millions d'euros au semestre, notamment grâce à BETC Paris, Havas Media et Ekino (groupe Fullsix). La France, premier pays européen, devance ainsi le Royaume-Uni, qui a subi la baisse d'investissements de Unilever (-3,4 % de croissance organique au semestre), l'Espagne, la Suisse et le Portugal, dont les résultats sont en baisse.
Yannick Bolloré, CEO du groupe, cité dans un communiqué, explique cette performance mitigée par «une baisse plus importante que prévue des investissements de la part des annonceurs, une pression croissante sur nos marges dans les négociations et renégociations de nos contrats ainsi que par le ralentissement macro-économique dans les marchés à forte croissance, tels que le Brésil ou le Mexique, où le Groupe est très présent ainsi que l’Inde ou la Chine. (...) Les investissements dans nos nouveaux villages et dans l’innovation génèrent également des coûts supplémentaires cette année.»
Des prévisions revues à la baisse
Pour l'année 2017, le groupe revoit ses prévisions à la baisse. «Bien que nous espérons que cette croissance ainsi que la rentabilité soient en légère amélioration au second semestre, l’ensemble de ces éléments nous amènent à ne pas pouvoir confirmer notre prévision de croissance organique de +2 % à 3 % communiquée en début d’année, dit Yannick Bolloré. Je reste néanmoins confiant sur l’atteinte de nos objectifs à moyen terme. (...) La créativité du groupe continue de progresser. Et les récents renouvellements et gains de budgets prestigieux nous permettent de compenser les pertes qui affecteront l’exercice 2018.»
Concernant le rapprochement avec Vivendi, cela devrait apporter «les moyens stratégiques et financiers pour nous développer dans un secteur en consolidation et en proie à la montée en puissance d'acteurs venant d'autres univers. Nous travaillons actuellement avec Vivendi pour mettre en place les synergies et ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire de notre groupe.» Havas publiera les résultats du troisième trimestre mi-novembre.