Depuis l'enfance, Theodoros Gennitsakis partage sa vie entre Paris et Athènes. En 2012, il crée Pressure, une agence 360 portée sur la mise en avant de la culture méditerranéenne sous toutes ses formes.
Il est né à Paris de deux parents grecs, originaire du village de Mavrothalassa. Sa famille arrive en France et s’installe dans le 11e arrondissement de Paris, un quartier qu’il n’a pas quitté depuis. Si aujourd’hui il gère Pressure, son agence 360 fondée en 2012 et spécialisée dans les cultures méditerranéennes, Theodoros Gennitsakis (@theodoros_pressure sur Instagram) n’a pas eu une voie toute tracée. « Je faisais beaucoup d’allers-retours entre la France et la Grèce, ce qui fait que je n’avais pas de structure. J’ai fini par développer des troubles de l’attention et j’ai dû quitter l’école à 15 ans. Pendant mon temps libre, je faisais du graffiti et du dessin, puisque c’était ce qui me calmait », confie-t-il.
À 18 ans, il commence à travailler dans le bâtiment. Lorsqu’il refait à neuf un appartement, le propriétaire tombe sur son cahier de dessin et lui demande s’il sait reproduire ses croquis sur un ordinateur. « Mes parents m’avaient offert un PC sur lequel je passais mes nuits sur Photoshop », poursuit-il. L’homme en question gère une agence de PAO et lui propose un poste pour développer le côté graphique des mises en pages d’article. C’est de cette façon que les portes des agences s’ouvrent à Theodoros. Il restera dans le secteur pendant sept ans en gravissant les échelons en tant que graphiste et directeur artistique. Mais au bout d’un certain temps, il se rend compte qu’aucune agence lui correspond créativement. Pendant un an, il se met en freelance et se tourne vers la mode, un domaine qui l'attire davantage.
Après la création d’une première agence qui finit par s’arrêter, Theodoros Gennitsakis prend une année sabbatique pour créer un projet qui a du sens et donne naissance à Pressure en 2012 : une agence de communication 360 spécialisée dans la culture méditerranéenne. « Je suis né et j’ai grandi entouré de cette culture. Je n’avais plus envie de faire du marketing de yaourt, il fallait que je donne du sens à mes projets. » Pressure c’est aussi un magazine, qui a l’origine était un book : « Lors d’un appel d’offres pour refaire le site de Colette, on avait envoyé un exemplaire. Finalement, ils voulaient le vendre en magasin ». Mais c'est aussi une marque née en 2015 suite aux attentats de janvier 2015 où l’un des amis de Theodoros d’origine maghrébine se confie à lui : « Il me disait que les gens le regardaient bizarrement dans la rue, comme s’ils s’en méfiaient. J’ai eu l’idée de créer un haut où il est écrit “Pressure” en Arabe et en Grec, pour soutenir nos cultures. »
Theodoros est plein de ressources et multiplie les projets à côté avec La Paix Paris, un projet qui offrait un espace pour faire collaborer les marques et les galeries, ou encore Marias, un traiteur et restaurant grec installé dans le 11e en l’honneur de sa mère, une figure qui l’a toujours inspiré : « C’est quelqu’un qui a énormément de goût, c’est l’une de mes inspirations. C’est la première personne qui m’a éduqué à la mode. » Aujourd’hui le fondateur de l’agence Pressure se dirige aussi vers la photographie, un domaine qui le passionne depuis ses 15 ans et qu’il documente constamment lorsqu’il retourne à Mavrothalassa. Multicasquette et multiculturel, Theodoros Gennitsakis ne lâche pas sa philosophie : nourrir ses projets de sens.
